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Les Forces Canadiennes saluent et appui EXFO


Denis Halle reçoit le certificat de la brigadière-générale Carignan (gauche) en compagnie
d’Yves Desjardins-Siciliano, président du CLFC et président et chef de la direction de Via Rail (complètement à droite)

Le 30 mars dernier, les Forces canadiennes remettaient à EXFO un certificat d’appréciation pour son engagement remarquable à l’égard de ses employés membres de la Réserve. Cette bonne nouvelle nous a donné l’idée de réunir Denis Hallé, analyste principal chez EXFO et adjudant-maître du Régiment de la Chaudière, et son supérieur, Olivier Dewit, pour discuter avec eux de cet engagement.

Q : Racontez-nous votre parcours, adjudant-maître Hallé.

Denis : Je suis réserviste depuis une trentaine d’années. Tout a commencé avec un emploi d’été qui s’est transformé en emploi à temps partiel pendant mes études. J’ai vite embrassé l’esprit d’équipe et les valeurs militaires. C’est toujours l’équipe d’abord, peu importe la situation. Après mes études, j’ai poursuivi l’aventure et j’ai graduellement monté en grade, tout en occupant un emploi à temps plein comme civil.  

Q : Ça n’a pas dû toujours être facile d’être réserviste tout en travaillant à temps plein?

Denis : C’est vrai que ce n’est pas de tout repos. C’est un programme intense et exigeant. J’ai dû prendre une pause à un moment donné. Je m’explique : je travaille pour EXFO depuis vingt ans et, en 2015, j’ai décidé de pousser plus loin mon engagement comme réserviste. Ma première tentative s’est soldée par un échec. Je n’avais pas toute la disponibilité requise pour les conférences téléphoniques et les exercices sur le terrain. J’ai donc mis mon projet sur la glace, mais j’ai eu une discussion avec Olivier, mon directeur, afin qu’on se prépare pour 2016. 

Olivier : En effet. Nous avons regardé le programme ensemble, puis j’ai organisé le travail de l’équipe pour donner de la marge de manœuvre à Denis tout en faisant de sorte que cela marche en termes de charge de travail pour les autres. En général, j’encourage mes employés dans leurs démarches. C’est enrichissant sur le plan individuel et ça soude l’équipe. Les réservistes risquent volontairement leur vie pour défendre la patrie, donc pour moi la question ne se posait même pas. En passant, Denis a participé à des exercices appelés Noble Guerrier. Raconte! [rires]

Denis : Bien, j’en ai fait deux, en 2011 et en 2012. L’exercice Noble Guerrier est une simulation de déploiement défensif sur le terrain. Mais l’exercice que j’ai trouvé le plus difficile, c’est celui de mars 2016, au Nouveau-Brunswick. Il s’agissait d’une formation en leadership pour se qualifier comme commandant en second d’un peloton d’infanterie. J’ai passé quatre semaines aux côtés de 30 autres réservistes. Ça finissait en force avec un exercice de survie de 10 jours sur le terrain. Pour exécuter les missions, j’ai marché avec un sac de 60-70 livres sur le dos, dormi une ou deux heures par nuit et le tout sur des rations militaires. Dans la belle nature canadienne en plein mois de mars !  

Q : Comment réussit-on une telle chose?

Denis : C’est exigeant physiquement et mentalement. Je crois que l’être humain possède des ressources insoupçonnées dans lesquelles il peut puiser pour traverser les pires difficultés. Avec cette attitude, vous pouvez surmonter l’impossible. Sur les 30 participants, 22 ont fait l’exercice jusqu’au bout. À 36 heures de la fin, j’ai eu un claquage au mollet. Ça faisait un mal de chien, mais j’ai décidé que ça n’allait pas m’arrêter. Alors, j’ai continué, malgré la douleur. J’ai achevé la formation et suis devenu adjudant à 45 ans; les autres participants avaient en moyenne 10 ans de moins que moi.

Olivier : Bel exploit, mon vieux! [rires]

Q : Très impressionnant, bravo! Avez-vous poursuivi le programme par la suite?

Denis : Oui. Après une formation en 2017, j’ai obtenu le grade de sergent-major de compagnie, ce qui me permet d’avoir sous mon commandement 90 personnes de diverses unités. J’aime beaucoup les possibilités de formation continue qu’offre la Réserve. J’apprends sans cesse. J’ai fait d’autres exercices depuis.

Q : Qu’est-ce que s’en vient pour vous?

Denis : Pendant mes vacances d’été cette année, je pars en Normandie avec le Régiment pour participer à la commémoration du 75e anniversaire du Débarquement. C’est aussi le 150e anniversaire du Régiment de la Chaudière cette année. Pour couronner le tout, en tant qu’adjudant-maître, j’aurai peut-être la chance de rencontrer la Reine !

Q : Nos lecteurs et lectrices qui sont amateurs de la série The Crown vont adorer!

Denis : C’est juste une possibilité. Et puis je dois d’abord obtenir le consentement de la reine de mon cœur, mon épouse, sans qui rien de tout ça ne serait possible. C’est grâce à elle si nous arrivons à concilier mon travail, mes obligations de réserviste et la vie de famille.

Q : Bien dit ! Merci infiniment, Denis. Ma dernière question sera pour Olivier. En tant que chef d’équipe, comment arrivez-vous à concilier les projets personnels de chacun ?

Olivier : Pour moi, un bon chef doit savoir faire preuve d’ouverture. Je crois que si un employé se donne la peine de m’expliquer son projet, c’est que ça lui tient vraiment à cœur. Je travaille avec des professionnels et je leur fais confiance. Pour être heureux et s’épanouir, il n’y a pas que le travail. Je n’hésite jamais à encourager les membres de mon équipe à réaliser les projets qui les rendent heureux et les font grandir personnellement et professionnellement. Tout le monde y gagne. Nous trouvons des solutions en équipe. Et cette ouverture nourrit l’optimisme, l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance au sein du groupe. Quand il y a des imprévus et des urgences au travail, tout le monde se serre les coudes et met le paquet. Tout le monde y gagne.